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11 mars 2011

Question primaire

De plus en plus de voix s'élèvent au PS afin d'exhorter la direction du parti à renoncer à l'organisation de la primaire, ouverte à tous les sympathisants de gauche (notion dont, au passage, j'attends toujours la définition), qui doit désigner le candidat à l'élection présidentielle de 2012.

Mais encore?

Pour faire avancer le schmilblick, il serait en effet honnête de la part de tous ceux qui formulent cette demande d'expliquer quelle solution alternative ils proposent pour désigner le candidat du PS à la présidentielle.

Une primaire interne au parti?

Les sondages?

Mme Irma?

07 mars 2011

Marine Le Pen: questions autour d'un sondage

Tout le monde a commenté ce week-end un sondage (1) plaçant Marine Le Pen à 23% des intentions de vote pour le premier tour de l'élection présidentielle de 2012, devant Nicolas Sarkozy et Martine Aubry à 21%.

 

1) Que penser de ce sondage?

Outre les recommandations habituelles (marge d'erreur, photographie de l'opinion à l'instant T et non prédiction du vote, etc.), deux remarques:

- Les sondeurs avaient l'habitude de redresser à la hausse le score de Jean-Marie Le Pen. Or, la parole s'étant libérée en ce qui concerne Marine Le Pen, de tels redressements se justifient-ils encore?

- Seule Martine Aubry a été testée. Or, les autres sondages testent généralement au moins Dominique Strauss-Kahn, avec comme résultat au premier tour un ordre différent en ce qui concerne le candidat du PS et le président de la République sortant: Nicolas Sarkozy est toujours devant Martine Aubry mais toujours derrière Dominique Strauss-Kahn. Je regrette donc que ce sondage n'ait pas testé dans un même mouvement l'hypothèse d'une candidature DSK.

Quoi qu'il en soit, ce sondage confirme que Marine Le Pen est aujourd'hui dans le trio de tête des intentions de vote, dont l'ordre d'arrivée - mais nous sommes encore très loin du scrutin! - demeure actuellement incertain.

 

2) L'UMP fait-il monter Marine Le Pen en lançant un débat sur la laïcité en général et l'islam en particulier?

C'est l'accusation de la gauche. Honnêtement, je ne sais pas trop quoi en penser. Il semble a priori logique que placer le débat sur le terrain d'une thématique forte de l'extrême droite ne peut qu'être porteur pour le FN. Mais:

- Ce qui fait monter le FN, est-ce en soi de parler de laïcité ou est-ce la réponse qu'apporte l'UMP? Même si ses dirigeants tournent autour du pot, il s'agit bel et bien pour eux de remettre en cause la laïcité en aboutissant à un financement public de la construction de lieux de culte (via un contournement hypocrite de la loi de 1905 en subventionnant des fondations ou des associations à visage culturel mais à finalité cultuelle). J'ai ainsi été atterré jeudi 3 mars du débat sur France 2 (émission À vous de juger), où les invités (Jean-François Copé, François Bayrou, Pierre Moscovici, Dominique de Villepin) ont abandonné à Marine Le Pen le monopole de la défense de la laïcité. Il aurait été pourtant facile de lui dire: "Vous brandissez l'étendard de la laïcité? Chiche! Alors, êtes-vous pour la remise en cause du statut d'exception - concordataire - en Alsace-Moselle?"

- Surtout, le principal moteur du vote FN est-il la thématique immigration/islamisation ou la thématique économique et sociale (désindustrialisation et délocalisations, chômage et pouvoir d'achat, peur du déclassement des classes moyennes, etc.)? Question clef, dont seule la réponse donnera les armes efficaces à ceux qui veulent vraiment lutter contre la montée de l'extrême droite.

 

(1) sondage Harris Interactive pour Le Parisien/Aujourd'hui en France réalisé du 28 février au 3 mars 2011 auprès d'un échantillon représentatif de 1.618 personnes issu de l'access panel Harris Interactive.

23 avril 2010

Le réveil des ambitions à droite

Si la prochaine élection présidentielle n'est que dans deux ans, la liste des candidats potentiels à droite ne cesse de s'allonger depuis l'échec de la majorité aux élections régionales. Les uns (Alain Juppé - le seul à l'avoir dit publiquement -, François Fillon voire Jean-François Copé) apparaissent comme des recours en cas de non-candidature de Nicolas Sarkozy, qui a annoncé qu'il se déterminerait "à la fin de l'été ou au début de l'automne 2011". Les autres sont prêts à se lancer face au président sortant. En concertation avec lui, à l'image de Jean-Louis Borloo, ou en opposition, comme Dominique de Villepin.

Nicolas Sarkozy conserve cependant encore pour l'élection présidentielle la préférence d'une majorité de sympathisants UMP (51%), loin devant François Fillon (11%) et Dominique de Villepin (8%) (1). Mais les anciens premiers ministres Édouard Balladur et Jean-Pierre Raffarin, ainsi que le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, s'inquiètent déjà. Tous ont en tête le spectre d'un "21 avril à l’envers" : en 2002, la gauche, divisée, n’avait pas pu accéder au second tour de la présidentielle.

(1) Sondage Ifop pour Le Journal du Dimanche réalisé auprès d'un échantillon représentatif de 956 personnes les 15 et 16 avril 2010.

 

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Dominique de Villepin, le gaullisme anti-Sarkozy
58 ans en mai 2012
Ancien premier ministre, membre du bureau politique de l'UMP

villepin.jpgLe 25 mars dernier, Dominique de Villepin, qui n'a jusque-là jamais été candidat à une élection, a fait un pas supplémentaire vers une candidature présidentielle en esquissant un programme alternatif à la politique libérale de Nicolas Sarkozy et François Fillon. Prochaine étape : le lancement de son propre parti, le 19 juin.

Le principal atout de celui qui fut ministre des affaires étrangères lors de la crise irakienne de 2003 est de s'approprier un message gaulliste susceptible de séduire des électeurs au-delà de la droite.

Mais ses handicaps sont nombreux. Tout d'abord, il n'est pas certain que la poignée de députés villepinistes soit disposée à le suivre jusqu'à une rupture avec l’UMP, sans parler de ceux entrés au gouvernement (Bruno Le Maire et Georges Tron). Ensuite, contrairement à Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République), d'ores et déjà candidat à l’élection présidentielle, Dominique de Villepin n'a pas toujours défendu, notamment à Matignon, une ligne gaulliste sociale. Enfin, il devra prouver que sa candidature est porteuse d'un projet politique et pas seulement, dans le contexte de l'affaire Clearstream, d'une rancœur personnelle à l'égard de Nicolas Sarkozy.

 

Hervé Morin, le centre droit libéral
50 ans en mai 2012
Président du Nouveau Centre, ministre de la défense

morin.jpgHervé Morin en est persuadé : le Nouveau Centre, parti créé en 2007 par les "bayrouistes" ayant soutenu Nicolas Sarkozy au second tour de l'élection présidentielle, doit impérativement présenter un candidat en 2012 afin de marquer son autonomie vis-à-vis de l'UMP, dont il a été l'allié fidèle à tous les scrutins. Président du parti, le ministre de la défense apparaît comme le candidat naturel et s'interroge d'ores et déjà sur sa sortie du gouvernement.

Présentant sa candidature comme un second choix au sein de la majorité, Hervé Morin parie sur la résurgence d'un clivage bipolaire au sein de la droite française, entre d'un côté une droite "bonapartiste" (le RPR puis l'UMP) et de l'autre un centre droit "orléaniste" (l'UDF puis le Nouveau Centre).

Reste à savoir si cette analyse, qui correspond au paysage politique entre 1978 et 1998, peut s'appliquer dix ans après la création de l'UMP, qui rassemble au moins en partie toutes les familles de la droite française : néogaullistes, démocrates-chrétiens, libéraux et radicaux. Une candidature de Jean-Louis Borloo, également issu de l'UDF, grignoterait toutefois l'espace politique d'Hervé Morin, déjà bordé sur sa gauche par son ancien mentor François Bayrou.

 

Jean-Louis Borloo, le centre droit social et écolo
61 ans en mai 2012
Ministre de l’écologie, président du Parti radical et vice-président du conseil national de l'UMP

borloo.jpgL'idée d'une candidature de Jean-Louis Borloo est apparue dans la foulée de l'échec de la majorité présidentielle aux récentes élections régionales. Il s'agirait d'élargir l’offre de la majorité sortante en présentant, aux côtés de celle de Nicolas Sarkozy, la candidature de cet ancien porte-parole de l'UDF.

L'intéressé présenterait le double avantage de garder captifs dans la mouvance de l'UMP les électeurs de centre droit - également convoités par Hervé Morin - mais aussi potentiellement de mordre sur l'électorat d'Europe Écologie

Sur le papier, Jean-Louis Borloo peut compter sur le soutien des radicaux, mais aussi de démocrates-chrétiens de l'UMP comme Marc-Philippe Daubresse. Si les radicaux de centre gauche ont déjà tenté leurs chances avec Michel Crépeau en 1981, puis Christiane Taubira en 2002, ce serait la première candidature présidentielle d'un radical de centre droit. Reste à savoir si l'Élysée prendra le risque de susciter un prétendant supplémentaire à droite, ce qui ne semble pas à l'ordre du jour. Mais Jean-Louis Borloo compte bien de toute façon monter en puissance dans la dernière partie du quinquennat. Pourquoi pas, même, en succédant à François Fillon fin 2010 à Matignon.

 

Alain Juppé, le recours chiraquien
66 ans en mai 2012
Maire de Bordeaux, ancien premier ministre, membre du bureau politique de l'UMP

juppe.jpgLe maire de Bordeaux cherchait l'occasion de revenir dans le débat politique national depuis son échec aux élections législatives de 2007. Il a finalement annoncé qu'il concourrait aux primaires internes à l'UMP si Nicolas Sarkozy - qu'il considère comme le "candidat naturel de la majorité en 2012" - n'était pas en lice pour sa propre succession. Dans les pas de Jacques Chirac, celui qui fut son premier ministre avant la dissolution de 1997 vient de se démarquer du sarkozysme en affirmant qu'il n’avait "jamais cru à la rupture".

Si Dominique de Villepin est aujourd’hui dans une démarche extérieure à l'UMP, Alain Juppé semble le mieux placé des chiraquiens à l'intérieur d'un parti qu'il avait présidé avant Nicolas Sarkozy. Même si c’est Michèle Alliot-Marie qui, avec Le Chêne, a reconstitué autour d'elle une partie des réseaux issus du RPR, dont elle fut la dernière présidente Fondateur en 1997 du club France Moderne, Alain Juppé va donc prochainement lancer son think tank.

Reste à savoir si l'opinion publique retiendra de lui l'image de l'éphémère ministre de l'écologie de 2007 ou celle de l'ancien premier ministre libéral "droit dans ses bottes". Voire de l’élu condamné en 2004 dans l'affaire des emplois fictifs du RPR et de la mairie de Paris.

 

François Fillon, le recours sarkozyste
58 ans en mai 2012
Premier ministre en exercice, membre du bureau politique de l'UMP

fillon.jpgSa discrétion ne doit pas faire illusion. Lors de l'élection présidentielle de 2002, François Fillon s'était rangé derrière Jacques Chirac. En 2007, derrière Nicolas Sarkozy. En 2012, si ce dernier renonce à une nouvelle candidature, François Fillon - qui qualifie aujourd'hui cette hypothèse de "science-fiction" - n'a pas vocation à s'effacer au profit des chiraquiens Alain Juppé, Michèle Alliot-Marie et Jean-François Copé ou du sarkozyste Xavier Bertrand.

Le premier ministre dispose d'ailleurs de solides réseaux dormants, historiquement issus du séguinisme. Même si, depuis son livre publié en 2006 (La France peut supporter la vérité, Albin Michel), il a de fait idéologiquement tourné le dos au gaullisme social de son ancien mentor Philippe Séguin pour rallier le libéralisme de Nicolas Sarkozy.

Ses autres atouts sont sa cote d'amour auprès des ministres et des députés UMP et sa cote de popularité auprès des Français, qui dépasse celle de Nicolas Sarkozy. Rallié à celui-ci après son éviction du gouvernement en 2005, François Fillon, qui devrait quitter Matignon à la fin de l’année, apparaît aujourd'hui comme le meilleur recours des sarkozystes face aux chiraquiens.

 

Jean-François Copé, pas si pressé
48 ans en mai 2012
Ancien ministre, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale

cope.jpgJean-François Copé affiche publiquement ses ambitions élyséennes (2). Mais pas pour l'élection présidentielle de 2012. Plutôt pour celle de 2017, lorsque Nicolas Sarkozy ne pourra plus se représenter... s'il a été réélu.

Sauf que ce scénario, qui permet de ne pas entrer en concurrence directe avec l'actuel président de la République, part du postulat d'une nouvelle candidature de ce dernier. Et si le président sortant ne se représentait pas dans deux ans ?

Dans cette hypothèse, il sera difficile pour Jean-François Copé de ne pas entrer en lice. D'autant plus qu'il partage avec François Fillon la faveur des députés UMP et qu'il a déjà lancé son club de réflexion, Génération France, structuré par l'ancien ministre chiraquien Christian Jacob.

Candidat ou non, le président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, qui travaille étroitement avec son homologue du Sénat, Gérard Longuet, se veut pour 2012 le pourvoyeur d'idées de la majorité, comme il l'a montré en se saisissant de la question de l'interdiction du voile islamique intégral.

Sur le fond, Jean-François Copé est proche de la droite libérale "décomplexée" autrefois théorisée par Nicolas Sarkozy, avant que ce dernier n'ajoute dans ses discours une dose de républicanisme emprunté à Alain Bauer et Henri Guaino.

(2) lire sur Jean-François Copé le remarquable travail journalistique de Solenn de Royer (La Croix) et Frédéric Dumoulin (AFP) : Copé, l'homme pressé (L'Archipel).

 

Laurent de Boissieu
La Croix, 22 avril 2010 (papier légèrement remanié pour mon blog)

15 avril 2007

Morne campagne

medium_campagne.jpg Quel paradoxe !

 

Records d'audiences des émissions et des livres politiques, affluence dans les réunions publiques : les Français, comme l'avait déjà montré le débat référendaire sur la Constitution européenne, forment un peuple politique et s'intéressent profondément à cette élection.

 

Mais pourtant, qu'elle est morne cette campagne !

 

Avec les deux favoris des sondages - Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal - qui n'ont pas cessé de changer de position à tel point que, finalement, on ne sait plus très bien ce qu'ils pensent sur des points fondamentaux (comme la fiscalité ou l'Europe).

Avec une absence de débat entre les candidats, non compensée par les réactions - la plupart du temps marquées par la mauvaise foi - aux propos des autres; bref, nous avons eu droit jusque-là à une succession de monologues.

Avec la démission de - pourtant talentueux - confrères de la presse audiovisuelle, qui ont laissé les candidats invités sur leurs plateaux dire des énormités sans réagir, et donc sans remplir leur rôle de journalistes.

 

Ceci explique peut-être cela : les Français s'intéressent, se passionnent, aussi parce que rien n'est fait pour éclairer leur choix. Alors ils se renseignent, s'interrogent, changent d'avis parfois.

Ce qui ne fait que renforcer le caractère ouvert du premier tour de cette présidentielle...

06 mars 2007

calendrier de l'élection présidentielle

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Le calendrier de l'élection présidentielle :

http://francepolitique.free.fr/PR07calendrier.htm